15 septembre 2007

Droit des Peuples Autochtones !!!


Historique: l'ONU adopte la déclaration des droits des peuples autochtones

Après plus de 20 ans d'âpres négociations, l'Assemblée Générale des Nations unies a adopté le 13 septembre 2007, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
[14 Septembre 2007]
Parmi tous les Etats membres de l'organisation des Nations unies, 143 ont voté pour le texte, 11 se sont abstenus, 4 ont voté contre. La communauté internationale se dote enfin d'un instrument juridique à portée universelle entièrement consacrée à la reconnaissance et la promotion des droits de l'ensemble des peuples autochtones de la planète.

La convention n° 169 de l’OIT de 1989 sur les droits des peuples indigènes tribaux, élaborée sans les autochtones, avait reçu l'adhésion de trop peu d'Etats pour espérer doter le texte d'une portée universelle.
Désormais, avec la Déclaration des Nations unies les peuples autochtones se voient reconnaître le droit à la jouissance de l'ensemble des droits humains fondamentaux à la fois de manière individuelle et collective. Parmi ceux-ci, les droits à la terre et aux ressources naturelles sont consacrés, ainsi qu'un droit de réparation en cas de spoliation avérée.
Le dénouement heureux de ce travail débuté sous l'égide des Nations unies à Genève en 1982 fait suite à de nombreuses péripéties et volte-face diplomatiques rencontrées par le projet de Déclaration tout au long de son processus de négociation et d'adoption.
Le dernier en date étant le report du vote du texte lors de son premier examen devant cette même Assemblée Générale des Nations unies en novembre 2006, et ce en raison d'une alliance objective entre certains états africains et les quatre États occidentaux (Australie, Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande), opposants historiques à l'adoption de la Déclaration.

D'après nos informations, il semblerait que ce soit une Déclaration amendée qui ait été proposée au vote ce 13 septembre 2007, le texte ne rencontrant plus l'opposition de certains États africains. Au final, bien que dépourvu de force contraignante en droit international, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones correspond au souhait de la communauté internationale tout entière, est dorénavant elle servira de guide aux États qui voudront s'y conformer en intégrant dans leur législation interne les droits fondamentaux de leurs peuples autochtones.

La Déclaration pourrait aussi servir de base à l'élaboration de conventions ou traités internationaux portant sur certains droits. L'avenir nous dira si ce texte rencontrera une forte adhésion. Auquel cas, la Déclaration pourrait idéalement acquérir au fil du temps valeur de norme coutumière internationale, qui à la différence d'une déclaration s'avérerait juridiquement contraignante pour les États.

Cyril Costes
Avocat au barreau Strasbourg
Commission juridique d’ICRA

Télécharger le texte de la Déclaration

Une analyse complète de cette adoption vous sera proposée dans le prochain numéro de la revue Ikewan publiée par l'ICRA

Source de l'article : ICRA International

10 septembre 2007

Front de resistance et de lutte Pataxo

Brésil : la lutte des Pataxo pour leur territoire continue

La 6ème Assemblée du Front de Résistance et de Lutte Pataxó s’est réunie à Monte Pascoal fin août pour évaluer les problèmes suscités par l’insuffisance de terres, qui porte atteinte à la subsistance et à la culture de ce peuple.
[10 Septembre 2007]
L’histoire des Pataxó et de leur déracinement remonte à 1861, date à laquelle ce peuple et d’autres communautés indigènes ont été expulsés de leurs terres par le gouvernement de la province de Bahia et réunis en une seule localité.

Par la suite, les Pataxó ont réussi à occuper une zone de la forêt atlantique qui s’étendait entre le pied du mont Pascoal, le littoral, le fleuve Cariaba et le fleuve Corumbau. Ils ont trouvé refuge dans cette région, dénommée aujourd’hui Barra Velha, où ils ont réussi à rester relativement isolés.

Or, en 1961 le gouvernement fédéral a transformé les 22 500 hectares qu’ils occupaient traditionnellement en unités de conservation de ce qui est devenu désormais le Parc national du mont Pascoal. Les Pataxó en ont été violemment expulsés et, du jour au lendemain, ils ont été empêchés de circuler dans leur propre territoire.

Le reste de la Mata Atlántica, autrefois si vaste, a continué d’être systématiquement détruit par des non-indigènes, tandis que les Pataxó étaient privés de tout droit sur leurs propres terres, celles-ci ayant été affectées, de force, à la préservation.
Le 19 août 1999, de nombreux indiens pataxó se sont réunis au pied de la montagne, ils ont déclaré que le mont Pascoal appartenait aux Pataxó et ils ont repris leur territoire, pour transformer ce que les autorités appellent Parc national du mont Pascoal en un parc indigène, territoire des Pataxó, pour le préserver et le récupérer.

À d’autres endroits de Bahia, d’autres communautés indigènes pataxó ont subi l’expulsion et luttent pour récupérer leurs terres ; c’est le cas des familles pataxó de la municipalité de Prado, et des Pataxó-Hã-Hã-Hãe de la région sud de l’État de Bahia, dont les territoires ancestraux s’étendent sur 53 000 hectares de terres autrefois densément boisées et actuellement illégalement occupées par des éleveurs et transformées en pâturages et en plantations de cacaoyers.

Harcelés par les tensions permanentes découlant du manque de terres, par les propositions de projets de “développement durable” qui ne font que provoquer des tensions et des conflits intérieurs, les Pataxó se sont réunis pour faire la déclaration suivante :

Nous, membres du Front de Résistance et de Lutte Pataxó, nous nous sommes réunis les 17, 18 et 19 août 2007 en notre 6ème Assemblée au mont Pascoal, coeur de notre territoire. A cette assemblée ont assisté les représentants des villages de Corumbauzinho, Tauá, Craveiro, Pequi, Tibá, Alegria Nova, Aldeia Nova do Monte Pascoal, Meio da Mata, Boca da Mata et Cassiana, ainsi que ceux de nos alliés Anaí, Cimi, Cese, Cepedes, Syndicat bancaire, CUT-Bahia et Fetag, de l’organisation indigène Apoinme et des communautés Coroa Vermelha, Tupinambá da Serra do Padeiro et Pataxó Hã Hã Hãe. Après avoir évalué la situation de notre territoire et les difficultés auxquelles nous nous heurtons par suite du manque de terres suffisantes pour garantir la durabilité, la mise en valeur et le renforcement de notre culture, nous déclarons et nous revendiquons ce qui suit :

1 – La démarcation immédiate de notre territoire en tant que zone continue, en respectant nos droits historiques. Nous avons décidé de lancer une campagne internationale pour la démarcation de notre territoire. Nous n’acceptons aucun genre de négociation dont l’objectif soit de réduire notre territoire, et nous dénonçons les poursuites et les accusations contre nos leaders qui luttent pour nos droits légitimes.
2 – Une politique spécifique qui garantisse la durabilité de nos communautés, ainsi que la sécurité alimentaire de notre peuple.
3 – La garantie d’une politique de santé qui respecte la diversité et la spécificité de notre peuple, comme prévu par la Constitution fédérale, avec des services médicaux et hospitaliers efficaces mais dans le respect des pratiques médicales traditionnelles.
4 – Une politique d’éducation spécifique, qui respecte notre réalité socioculturelle, avec construction d’écoles et équipements, matériels didactiques appropriés, formation de nos professeurs avec la participation des communautés à la définition d’une éducation différenciée, communautaire et de bonne qualité.
5 – La formulation immédiate d’une politique de logement et d’assainissement de base, en tant que droit de l’homme.
6 – Nous exigeons l’élimination de la monoculture de l’eucalyptus et de toute autre monoculture sur nos terres, et nous réaffirmons notre engagement avec la défense de l’environnement et l’autogestion de notre territoire.

Considérant la dure réalité que nous vivons depuis des années, en combattant les politiques de négation de notre identité et de nos droits sur notre territoire, la discrimination et l’exclusion sociale, nous affirmons que nous continuerons de résister à toutes les formes d’injustice contre notre peuple et contre les secteurs exploités et exclus de notre société tels que les quilombolas (afro-brésiliens), les travailleurs sans terre, les petits agriculteurs, les pêcheurs et d’autres. Nous exigeons que nos revendications soient prises en compte comme preuve de respect des droits que la constitution nous garantit.

Pour la justice et la démarcation de notre territoire unique du mont Pascoal : nous avancerons !

Monte Pascoal, le 19 août 2007

info : wrm.org.uy
©jorge jacinto

Source de l'article :
ICRA International

05 septembre 2007

ICRA

Brésil : des barrages menacent les Indiens du Xingu

Considéré comme la vitrine de la politique indigéniste de la FUNAÏ (organisme fédéral brésilien de protection des Indiens) le Parque Indigena do Xingu - créé en 1961 dans l’état du Mato Grosso - et ses populations amérindiennes sont aujourd’hui menacés par des projets de construction de barrages sur le fleuves Xingu et ses affluents. Agissez en envoyant un courrier de protestation.

En effet, la construction d’une série de barrages sur le fleuve Xingu, un des principaux affluents de l'Amazone et certains de ses affluents (l’Iriri, le Rio Culuene) va modifier les débits de ces cours d’eau et entraîner de fortes perturbations environnementales (modification de la faune et de la flore, risques écologiques, etc.) et humaines (mode de vie des populations riveraines en étroite relation avec l’élément liquide menacé).

Ce risque est d’autant plus important que l’équilibre écologique du est déjà fortement perturbé par l’activité des grandes propriétés agricoles qui, après avoir provoqué le déboisement d’immenses surfaces de forêt pour l’élevage bovin, déversent dans les rivières traversant le Xingu les rejets chimiques utilisés pour la culture du soja.
En effet, les sources des cours d’eau qui composent le fleuve Xingu qui traverse le parc se trouvent en dehors de l’aire protégée du parc.

Début juin 07, des représentants Amérindiens du Xingu (Kuikuro, Yawalapiti, Kalapalo, Ikpeng, Xavante, Kayapo, etc.) et des ONGs brésiliennes se sont rencontrés dans la ville amazonienne d'Altamira au Brésil pour partager leurs inquiétudes concernant le projet de construction de cette série de barrages hydroélectriques sur le fleuve Xingu.

ICRA a écrit aux plus hautes autorités brésiliennes pour leur demander de suspendre ses projets de barrages sur le fleuve Xingu et ses affluents.
Vous aussi, vous pouvez soutenir les communautés du Xingu dans leur légitime combat en envoyant des courriers aux autorités brésiliennes
(Présidence et ministères intéressés)

Envoyez un courrier de protestation à la présidence brésilienne et aux ministères intéressés

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez envoyer un courrier de protestation à la présidence brésilienne et aux ministères intéressés.
Une copie de votre mail sera envoyé à ICRA International afin d'évaluer le succès de la campagne.

Cliquez sur le lien, ajoutez vos coordonnées dans le courrier, signez à la fin de celui-ci et changez si possible le sujet :
Envoyez un courrier aux autorités brésiliennes

Si le lien ne fonctionne sur votre ordinateur
1. Ouvrez un nouveau message dans votre boîte de courrier électronique
2. Copiez les adresses ci-contre et collez-les dans le message comme destinataires :
pr@planalto.gov.br, marina.silva@mma.gov.br, gabinetemj@mj.gov.br, gm@minc.gov.br, gab@iphan.gov.br, bau@icrainternational.org
3. Copiez le message entre #### ci-dessous et collez le dans votre nouveau message.
4. Ajoutez un sujet/titre
5. Remplissez vos coordonnées, signez et envoyez le message !

####
Exelencio Senhor Presidente,
Exelencio Senhor Ministro,

A construçaõ de várias barragens, cuyo o de Belo Monte, sobre o rio Xingu, um dos principais afluentes do Rio Amazonas, e sobre certos dos seus próprios afluentes (o Iriri, o Rio Culuene, etc.) vai causar fortes perturbações ambientais (modificação da fauna e a flora, perigos ecológicos, ...) mas também humanas, dado que o modo de vida das populações ribeirinhas indígenas (Kuikuru, Yawalapiti, Kalapalo, Ikpeng, Xavante, Kayapo, etc.) encontra-se ameaçado.

Esse perigo é mais importante do facto da perturbaçaõ já forte do equilibrio ecológico du Xingu pela actividade das grandes propriedades agrícolas que, após ter causado o devastamento de imensas superfícies florestais para a criação bovina, despejam as rejeições químicas utilizadas para a cultura da soja nos rios que abastecem a bacia du Xingu.

Alèm disso, as autoridades brasileiras e a companhia de electricidade Electronorte não consultaram as populações indígenas em causa. Assim abusaram da Constituição naquela qualquer projecto de desenvolvimento causando potenciais prejuízos aos territórios indígenas deverá ser examinado de acordo com estas comunidades, que deveriam ter acesso às discussões do Congresso.

Somos muitos preocupados pelos projetos de barragens hidrelétricos que prejudicarão aos povos indígenas, às comunidades rurais, à floresta e a sua biodiversidade, e afectarão toda a vida da Bacia do Xingu.

Perante esta situação, requeremo-los :

- tomar em consideração as reivindicações legítimas dos povos indígenas do Xingu que pedem a anulação desses programas ;
- consultar as comunidades indígenas aquando de qualquer projecto de desenvolvimento sobre o seu território, como estipula-o a Constituição brasileira ;
- fazer respeitar a decisão ministerial notificada no ano 2005 que pede pôr termo aos obras em curso da central de Paranatinga II.

Esperando que o vosso governo tomará em consideração a nossa carta, solicitamo-los aprovar, Senhor, as nossas respeitosas considerações.

Nom :
Prénom :
Adresse :
Pays :


####

Traduction de la lettre en français

Contexte

Forte mobilisation indigène

Les représentants Amérindiens du Xingu ont “ fait part au gouvernement brésilien de leur indignation et de leur position vis-à-vis des projets de grande envergure qu’il met en place et qui détruiront le Cerrado* et le sud de l'Amazonie”.

La déclaration issue de la rencontre d’Altamira met en évidence le danger que constitue ces barrages sur leur environnement et existence :

Nous sommes totalement opposés au barrage de Belo Monte - l'un des plus importants barrages en projet - car le Xingu représente notre vie. La mort du fleuve menace nos vies, notre avenir, notre peuple, nos enfants et nos petits-enfants. Toute intervention sur le Xingu entraînera la disparition du gibier et des poissons et affectera profondément nos terres et notre santé.
Nous peuples indigènes voulons vivre avec le fleuve Xingu. Son eau est source de vie et nous ne voulons pas mourir. Nous ne renoncerons pas à la vie et n'abandonnerons jamais notre lutte".
Nous sommes extrêmement préoccupés par le projet de construction d'un complexe de barrages hydroélectriques sur le fleuve Xingu. Si ce projet voit le jour, il portera atteinte aux peuples indigènes, aux communautés rurales, à la forêt et à sa biodiversité et affectera toute la vie du bassin du Xingu”
.

Le gouvernement et la compagnie d'électricité Eletronorte soient restés très silencieux sur ces projets et on pris le risque de ne pas respecter la Constitution brésilienne qui stipule que les communautés doivent être consultées pour tous les programmes mis en œuvre sur leur territoire.

Les Kayapó du haut Xingu, qui avaient réussi après une vaste campagne médiatique à faire stopper la construction de barrages en 1989, se mobilisent et ont annoncé que le gouvernement s'engagerait dans une guerre avec les Kayapó s'il persistait dans son projet de construction du barrage de Belo Monte. Ils ont également dénoncé le fait que Eletronorte et le président Lula n'ont jamais présenté le projet dans son intégralité, faisant remarquer que, lors des présentations publiques, il était toujours uniquement question du barrage de Belo Monte alors que le projet intégral comporte plusieurs barrages.

Par ailleurs, Eletronorte et le président Lula ne sont jamais venus rencontrer les communautés kayapó, ni celles d'autres régions, pour expliquer leurs projets ouvertement et en détail. Ils n'ont pas non plus ouvert aux Kayapó les discussions au Congrès national. Eletronorte et le président violent ainsi la constitution selon laquelle tout projet de développement impliquant de potentiels dommages aux territoires indigènes doit être examiné de concert avec les communautés concernées et que celles-ci devraient avoir la possibilité d'en discuter au niveau du Congrès.

L’an passé, les communautés du Xingu s’étaient mobilisées contre la construction en cours de la centrale hydroélectrique Paranatinga II sur un site sacré pour les peuples du Xingu (située à 100km des limites officielles du Parc du Xingu). Le 3 juin 2006, 150 représentants des 14 groupes du Xingu avaient occupé pacifiquement le chantier dans le but d’entraver la poursuite des travaux.
En 2005, le Ministère Public Fédéral avait, à l’issue d’une enquête publique, pris la décision de suspendre les travaux…mais la construction s’était poursuivie sans tenir compte de cette décision ministérielle.

*Cerrado :Nom local de la savane au Brésil. Le cœur de cette savane s'étend sur 1,5 million de km2, 2 millions de km2 en comptant les aires limitrophes.
C'est dans la région Centro-ouest du Brésil (Brasília, Goiás, Tocantins, Mato Grosso, Mato Grosso do Sul et une partie de l'ouest de Bahia) que l'on trouve ce paysage composé principalement de petits arbres recroquevillés et d'herbes.
La biodiversité du Cerrado figure parmi les plus élevées de la planète.

source de l'article

Produits non testés sur les animaux

Vous trouverez ici la liste des produits cosmétiques non testés sur les animaux


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